Résumé :
Une modification de l’équilibre occlusal retentit sur l’équilibre postural. Une modification de la répartition des tensions musculaires agit sur la performance sportive .
Vision actuelle :
Il est courant dans certains sports de voir les athlètes porteurs de gouttières dentaires pour se protéger de traumatismes physiques directs responsables de blessures. Mais qu’en est-il de l’impact de l’équilibre de la mâchoire sur les performances sportives ? De plus en plus de sportifs consultent parce qu’ils présentent des douleurs ou des gênes récurrentes. En échec avec des traitements classiques, et malgré des entraînements performants, ils n’arrivent pas à retrouver ou à atteindre leur niveau de performance. Et si leur problème trouvait une réponse dans ce que Georges PERDRIX nomme la Position mandibulaire d’équilibre musculaire optimal ou PMEMO ?
La performance sportive
En premier lieu, on pourrait définir la performance sportive comme une expression des potentialités physiques et mentales propre à un individu. En réalité, elle est aussi propre à une discipline sportive.
Pour être performant, il faut ajuster au mieux les différentes structures du corps. C’est à dire, augmenter l’amplitude de ses mouvements et augmenter la perception corporelle.
Pour Jürgen WEINECK , “La capacité de performance sportive représente le degré d’amélioration possible d’une certaine activité motrice sportive et, s’inscrivant dans un cadre complexe, elle est conditionnée par une pluralité de facteurs spécifiques ”.
Afin d’atteindre la gestuelle parfaite et être au maximum de ses capacités physiques, le sportif se doit de mettre en place un enchaînement musculosquelettique. Cette combinaison, ayant pour but une coordination et un ajustement quasi parfait. C’est le principe de l’organisation des chaînes musculaires. Les chaines musculaires s’équilibrent pour pouvoir fournir la contraction la plus efficace.
En quoi la mâchoire influence-t-elle la capacité musculaire et la performance sportive?
Notre mâchoire intervient dans nos fonctions de mastication, de déglutition, de phonation et de respiration. De surcroît, elle fait partie de l’ensemble de notre système postural. Une modification de l’équilibre occlusal retentit sur la posture par modification de la répartition des charges musculaires. Les déséquilibres de la mâchoire provoquent des contraintes physiopathologiques en cascade sur les autres chaînes musculaires posturales. De sorte, qu’ils ont des répercussions sur le système musculaire et les performances sportives.
Jacques MEYER en 1983 rapporte que les afférences bucco-dentaires interviennent dans la régulation fine de la posture.
L’occlusion peut se définir d’un point de vu statique, lorsque les surfaces des dents opposées sont en contact. Mais aussi d’un point de vu dynamique, lorsque le système neuromusculaire dans le mouvement de fermeture génère ce contact. Cet ancrage dentaire a pour but de stabiliser antérieurement la tête au tronc. Effectivement, le seul point d’appui possible est le thorax qui donne un point d’appui aux muscles du cou pour permettre à la langue d’effectuer une déglutition correcte. Selon les auteurs Clauzade et Marty , les mouvements de déglutition jouent un rôle important dans l’équilibre postural de l’individu. Chaque déglutition vise à harmoniser l’équilibre musculaire grâce à un système coordonné.
De mauvais contacts dentaires ou une hyperactivité, voire une fonction asymétrique des muscles qui permettent de serrer les dents, sont susceptibles d’entraîner une déviation de la mandibule. En conséquence de conduire à un déséquilibre des articulations et des tonicités musculaires et d’influencer la posture et le geste sportif.
La mâchoire et la performance
Pour atteindre cette performance, le sportif cherche en permanence son équilibre. Ainsi, lors de l’effort, il a tendance à serrer les dents et à se mettre en apnée. Ce serrage dentaire s’amplifie dans le but d’augmenter sa force. On le voit notamment dans les sports nécessitant un effort explosif, lors du mouvement d’impulsion pour un saut ou encore au moment d’atteindre le plus haut niveau de vigilance,
Dans ce très bref temps de préparation à cet effort, les sportifs prennent, d’eux-mêmes, une position mandibulaire qui les amène en position d’occlusion dentaire particulière. C’est ce que Georges PERDRIX a qualifié de “ Position mandibulaire d’équilibre musculaire optimal ” (PMEMO).
La posture
La posture est une attitude définie en fonction de la disposition des différents segments corporels. Ils s’ajustent les uns par rapport aux autres à un moment précis. L’organisation de ce système corporel doit pouvoir répondre à un équilibre des tonicités musculaires. Il est propre à l’individu et au sport pratiqué (symétrique ou latéralisé). De plus, cette organisation doit se faire avec un confort de mobilité et une énergie minimale. Un déséquilibre sur la mâchoire peut entraîner une asymétrie de la régulation du tonus musculaire et des perceptions sensorielles rendant le geste moins efficace. Ce dysfonctionnement provoque une hypertonie musculaire correspondant à une asymétrie du tonus et une perte de performance.
Le rôle de la posture explique les interactions de l’occlusion dentaire avec l’ensemble des systèmes neuromusculaires et articulaires.
Peut-on optimiser la performance sportive?
On aura donc intérêt à avoir une occlusion dentaire équilibrée. D’abord pour améliorer les performances, puisqu’au vu des données des diverses études, l’équilibration du système manducateur augmente la puissance musculaire et la résistance. Mais aussi parce qu’elle permet une meilleure récupération.
Le traitement commence par un repositionnement de la mandibule (ostéopathie, gouttière spécifique, chirurgie, traitement orthodontique..). Suivi par l’optimisation des rapports dentaires et de l’équilibre musculaire en statique mais aussi en dynamique.Pour finir, par l’optimisation des chaînes musculaires.
Conclusion
En pratique, l’efficacité d’un traitement occlusal, qu’il soit simple comme une gouttière, un traitement ostéopathique, ou plus complexe comme une chirurgie, un traitement orthodontique, permettra des blessures moindres, une amélioration des phases de récupération, un confort d’entraînement et une répercussion sur les performances sportives.